Je n'ai pas d'ami, Ma maîtresse est morte. Ce n'est qu'à demi Que je le supporte. Peut-on vivre seul ? Mon désir qui dure Retrousse un linceul Plein de pourriture. Comme elle a blêmi Sa chair fière et forte Sur qui j'ai dormi ! Partons sans escorte ! Pire qu'un aïeul, Sans broncher j'endure L'odeur du tilleul Les bruits de ramure. Musc, myrrhe, élémi, Chants de toute sorte, Je m'endors parmi Votre âcre cohorte. Je puis vivre seul, Car j'ai la peau dure. Recouvre, linceul, Cette pourriture. |
POÈME DE CHARLES CROS MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |