Quand nous irisons Tous nos horizons D'émeraudes et de cuivre, Les gens bien assis Exempts de soucis Ne doivent pas nous poursuivre. On devient très fin, Mais on meurt de faim, À jouer de la guitare, On n'est emporté, L'hiver ni l'été, Dans le train d'aucune gare. Le chemin de fer Est vraiment trop cher. Le steamer fendeur de l'onde Est plus cher encor ; Il faut beaucoup d'or Pour aller au bout du monde. Donc, gens bien assis, Exempts de soucis, Méfiez-vous du poète, Qui peut, ayant faim, Vous mettre, à la fin, Quelques balles dans la tête. |
POÈME DE CHARLES CROS MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |