Endormons-nous, petit chat noir. Voici que j'ai mis l'éteignoir Sur la chandelle. Tu vas penser à des oiseaux Sous bois, à de félins museaux... Moi rêver d'Elle. Nous n'avons pas pris de café, Et, dans notre lit bien chauffé (Qui veille pleure.) Nous dormirons, pattes dans bras. Pendant que tu ronronneras, J'oublierai l'heure. Sous tes yeux fins, appesantis, Reluiront les oaristys De la gouttière. Comme chaque nuit, je croirai La voir, qui froide a déchiré Ma vie entière. Et ton cauchemar sur les toits Te dira l'horreur d'être trois Dans une idylle. Je subirai les yeux railleurs De son faux cousin, et ses pleurs De crocodile. Si tu t'éveilles en sursaut Griffé, mordu, tombant du haut Du toit, moi-même Je mourrai sous le coup félon D'une épée au bout du bras long Du fat qu'elle aime. Puis, hors du lit, au matin gris, Nous chercherons, toi, des souris Moi, des liquides Qui nous fassent oublier tout, Car, au fond, l'homme et le matou Sont bien stupides. |
POÈME DE CHARLES CROS MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |