Sous un roi d'Allemagne, ancien, Est mort Gottlieb le musicien. On l'a cloué sous les planches. Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. Il est mort pour avoir aimé La petite Rose-de-Mai. Les filles ne sont pas franches. Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. Elle s'est mariée, un jour, Avec un autre, sans amour. « Repassez les robes blanches ! » Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. Quand à l'église ils sont venus, Gottlieb à l'orgue n'était plus, Comme les autres dimanches. Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. Car depuis lors, à minuit noir, Dans la forêt on peut le voir À l'époque des pervenches. Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. Son orgue a les pins pour tuyaux. Il fait peur aux petits oiseaux. Morts d'amour ont leurs revanches. Hou ! hou ! hou ! Le vent souffle dans les branches. |
POÈME DE CHARLES CROS MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |