Malgré maintes déconvenues, Et l'averse tombant des nues, Aux marronniers des avenues Déjà les feuilles sont venues. On va voir les thyrses tremblants Secouer leurs encensoirs blancs, Au profit des promeneurs lents Que guettent les rêves troublants... Semblant troublants, semblant tremblants. Le long de toutes les corniches Les oiseaux se feront des niches, Ninis zélés pour leurs niniches, Ils jaseront : « Dis où tu niches ? » Et sembleront faire des niches. Les passants les imiteront. Ils aimeront, se marieront, Nul, au printemps, n'aurait le front D'empêcher de danser en rond... Puis, peut-être ils divorceront. Malgré maintes déconvenues Et l'averse fluant des nues, Aux platanes des avenues Déjà les feuilles sont venues... Ainsi que des chansons cornues. |
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POÈME DE ÉMILE GOUDEAU MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |