Il existe un être hideux, Infâme, cruel, ridicule, Teigneux, pouilleux, galeux, miteux, Qu'aucune honte ne macule. Ce gueux exerce sans scrupule L'art de fabriquer des castrats Et gueule avec sa mandibule : – Tonds les chiens et coupe les chats ! Son inventeur libidineux, Monsieur Prud'homme qui copule, Évitant d'être populeux, Trouve le chat trop noctambule ; Pour que sa race ne pullule Et mettre un frein à ses ébats, Il le livre à ce barbacule : – Tonds les chiens et coupe les chats ! L'homme au schako jaune merdeux, Cloaque où fleurit la pustule, Ivrogne suinteux et bulbeux, S'empare de l'animalcule Et, sans lui dorer la pilule, Ce plus lâche des scélérats Le prend, le trousse et l'émascule : – Tonds les chiens et coupe les chats ! Matou, la moindre particule Vaut mieux que tous les célibats ; Détale au cri de la crapule : – Tonds les chiens et coupe les chats ! |
POÈME DE RAOUL GINESTE MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |