Quand les bois auront leurs chanteurs, Les bourgeons nouveaux leurs senteurs, À Pâques fleuries ; Quand le soleil fera germer Sur les pentes, pour embaumer, L'herbe des prairies ; Quand les filles auront aux yeux Des sourires mélodieux, Et, sur la poitrine, Un beau petit fichu, pas grand, Un fichu frêle et transparent Comme une vitrine ; Quand la source aura des sanglots, La brise folle, des grelots, Toi, ta robe verte, Et moi, mes rêves à mon front, Les deux amoureux s'en iront À la découverte. Ils chercheront bien loin, bien loin ! À Meudon, et même, au besoin, Jusques à Verrières, Un palais dont je sais le nom, Un coin charmant, un Trianon, Un nid de bruyères. L'amant trouvera son chemin En collant sa lèvre à la main De l'amante blonde, Sa lèvre docile, qu'après Il posera plus haut, plus près De la bouche ronde. Et l'on n'aura d'autre souci Que de dire au soleil merci Pour toutes ces choses : Les caresses et les rayons, Les brises et les papillons Des bois, et les roses ! |
POÈME DE ALBERT MÉRAT MUSIQUE DE MICHEL AGNERAY |